Quelques mots à la mairie de Mortcerf
Un long cheminement nous conduit tous aujourd’hui en la maison commune de Mortcerf pour une étape importante dans la
vie de Sophie et dans la vie d’Alexis.
Tous deux, Alexis, Sophie, vous venez
d’horizons différents. Mais vous vous êtes rencontrés. C’est ça qui compte.
C’est pour ça que nous sommes là, pour vous entourer et témoigner de cette
rencontre. Vous avez tenu à vous engager l’un vis-à-vis de l’autre dans le
village qui a vu grandir Sophie et auquel elle est profondément attachée. Je
remercie tous ceux qui sont venus, parfois de loin, pour vous manifester leur
amitié.
Alexis, Sophie, vos engagements
respectifs ont été solennellement recueillis en cette mairie de Mortcerf par
Céline. Je sais plusieurs choses à son sujet… D’abord elle a accepté cette
délégation du Maire pour officier à sa place. Et cela, elle l’a fait pour vous,
pour nous, pour nous faire plaisir en raison des liens d’amitié qui nous
unissent. Je sais aussi, pourtant, que cette acceptation a généré quelques
angoisses… Pensez… Une première fois… Mais ce que je sais surtout c’est qu’on
ne s’adresse jamais en vain à elle et qu’elle agit toujours, en toutes
circonstances, le sourire aux lèvres. Je te remercie avec émotion, Céline, au
nom de tous les miens, et je forme le vœu que cette première union que tu as
célébrée demeure solide comme le roc, rayonnante comme le soleil, douce comme
la lune, heureuse et fructueuse comme les étoiles du ciel.
Quelques mots à la salle des fêtes de Voinsles
Comme je le disais tout à l’heure à
la mairie, c’est un long cheminement qui vous a conduit aujourd’hui en
ce lieu, Sophie et Alexis.
Cheminer… C’est avancer, prendre des virages,
parfois reculer, s’arrêter, redémarrer. C’est admirer des paysages ; c’est
aussi souffrir des gaz d’échappement des voitures pétaradantes et
assourdissantes. Cheminer… C’est aussi faire des pauses, prendre du temps pour
soi, se laisser envahir par des sensations, des émotions, des sentiments.
Accueillir des instants de bonheur. C’est s’interroger sur la direction à
prendre. C’est, parfois, douter du sens… C’est savoir, ou croire que l’on sait,
puis s’apercevoir que l’on ne sait pas. C’est parfois ressentir le poids de la
solitude.
Et puis, cheminer, c’est aussi, un
jour, se trouver à la croisée des chemins. Et c’est prendre la décision de
suivre le sentier de la rencontre.
Tous deux, Sophie, Alexis, venant
d’horizons différents, vous vous êtes rencontrés précisément à ce carrefour. Et
c’est ce qui fait que nous sommes tous là pour vous entourer, pour témoigner de
cette rencontre.
Alexis, quelques échanges entre nous,
encore peu nombreux, m’ont permis de comprendre que tu as parfois peiné sur des
chemins rocailleux de montagne pour partir à l’ascension du Mont Liberté. Et
souvent tu as pu avoir l’impression que plus tu avançais, plus le sommet
s’éloignait.
Pourtant, sois-en sûr, chaque pas
t’en rapproche. Que tu décides de t’engager officiellement à faire route
commune avec Sophie est un grand pas en avant. C’est surtout une grande preuve
d’Amour. Nous en prenons tous acte. Le paradoxe, et j’aime les paradoxes en
général et celui-là en particulier, c’est que plus tu t’engages, plus tu te
lies, en toute conscience et en pleine connaissance de cause, plus tu te
libères.
Les institutions humaines ne valent
que par ce que l’on veut bien qu’elles soient pour chacun de nous. L’important
aujourd’hui c’est le symbole, point de départ d’une réflexion personnelle et…
partagée tout au long de la vie d’un couple. Avec ses bons moments. Avec ses
moins bons moments.
Sophie, ma fille bien aimée, deuxième
par ordre d’entrée en scène, nous savons, avec ta maman, le chemin que tu as
parcouru jusqu’au carrefour de la rencontre. Moressartoise attachée à cette
terre de Brie, à sa nature, à ses forêts, au jardin de tes parents, tu as aussi
été, des années durant, une vraie petite Parisienne. Eprise d’activités
culturelles. Ta sensibilité t’a donné un tempérament d’artiste. Comme tous les
vrais artistes, tu souffres beaucoup de ne pas trouver facilement les outils
pour t’exprimer. Ou leur mode d’emploi. Le monde des marionnettes est vraiment
ton monde. Mais, attention, ne te trompe pas ! Je ne pense pas qu’Alexis
apprécierait de n’être qu’une simple marionnette entre tes mains ! Même
si, en tant que gone, il est familier de Guignol. Même si, plus sérieusement,
je me réjouis qu’il comprenne tes aspirations et s’emploie à t’aider dans ce
sens. Poursuis donc ta route à ses côtés, ma fille. C’est désormais auprès de
lui que tu trouveras soutien et réconfort comme c’est auprès de toi qu’il
apaisera ses inquiétudes.
Je renouvelle mes vœux de voir votre
union solide comme le roc, rayonnante comme le soleil, douce comme la lune,
heureuse et fructueuse comme les étoiles du ciel. Que votre chemin ne soit pas
trop caillouteux. Qu’il reste bordé de vertes prairies et de fossés fleuris.
Que la violette et le jasmin, la marguerite et le coquelicot, la centaurée et le
myosotis embaument l’air. Que l’ombre douce du saule vous protège de l’ardeur
de l’astre du jour. Qu’au bord de la rivière, sans mot dire, main dans la main,
vous soyez en pleine communion l’un avec l’autre au pays de la sérénité et… de
l’Amour.
Je vous embrasse !
Guy