Le 3 février
dernier Le Pays Briard a
publié quelques lignes de réflexion sans le titre « Randonnée
au pays qui n'existe pas ».
Cette
omission, en apparence anodine, abolit l'idée suivante : ce
pays n'existe pas mais je peux y cheminer, y errer aussi. Voilà
matière à méditation.
Comme
le souligne Denis Vincent dans sa réponse du 10 février, l'homme
est pris entre une aspiration vers le Bien et sa difficile condition.
Et
là réside une matrice de l'utopie.
Utopies
les cathédrales ? Certes, mais utopies réalisées.
L'abbaye
de Thélème reste, quant à elle, une utopie évoquant la
différence entre le droit naturel et le droit positif. La société
parfaite, si elle existait, n'aurait pas besoin de lois...
L'imaginaire
est assis entre deux chaises. La réalité à laquelle on cherche
parfois à échapper et le rêve. Et il arrive que le rêve devienne
réalité. Les deux chaises ne font plus qu'une.
Le
temps pousse l'homme à s'évader de sa condition. Mais le temps
prend son temps. C'est sa force. L'histoire des civilisations se
développe dans un temps qui dépasse largement celui d'une
génération.
Albert
Jacquard en a une conscience aiguëe au soir de son existence. Il
l'exprime dans son ouvrage intitulé « Mon Utopie ». Il y
décrit son pays qui n'existe pas, qu'il a pourtant parcouru,
délimité tout au long de son existence. Il inscrit entre ses
frontières sans réalité l'espoir du lent cheminement de l'humanité
rassemblée vers ce magnifique pays qui n'existe pas.
Et
moi je rêve. Les dirigeants politiques ne luttent plus, individu
contre individu, pour asseoir un pouvoir. Ils unissent leurs forces.
Ils élèvent le débat pour conduire les peuples rassemblés vers
cette terre promise si riche parce que l'utopie l'a fécondée.
Quelques
sentiers d'utopie ? La prise de distance par rapport à notre
époque, à nos habitudes de penser. L'ouverture à d'autres modes de
voyager vers la sagesse. Le respect des religions, de toutes les
religions aussi bien que de l'athéisme ou de l'agnosticisme. Ainsi
trouverons-nous, par delà les divergences évidentes, les nombreux
points communs si bien cachés, nombreux points de rencontre.
L'école
a un rôle central à jouer au cours de ce voyage. Mais quelle
école ? That is the « big » question. Grande
question, en effet, qui a fait, fait et fera couler beaucoup d'encre.
Mais ceci est une autre histoire.
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